Semences Baisse quasi générale des surfaces de multiplication

« La production de semences de céréales devrait baisser de 5 % en 2019 par rapport à 2018 », a expliqué Thomas Bourgeois, président de la Fnams, la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences, le 14 mai 2019 lors d’une conférence de presse à Paris. Cette baisse est liée à la diminution du taux de semences certifiées. L’an dernier, les surfaces de multiplication de céréales avaient atteint 136 000 ha. Le plan de production pour les protéagineux est stable (9 250 ha en 2018).

– 20 % en légumineuses fourragères

Du côté des fourragères, la chute est plus marquée : les surfaces sont en retrait de 11,5 % au global par rapport à l’an dernier. Car si les graminées fourragères progressent de 7 % (comparés aux 13 350 ha de 2018), les légumineuses fourragères accusent, en ce qui les concerne, une baisse de 20 % (par rapport aux 40 800 ha de 2018). En cause : un gros plan de production en luzerne précédemment, d’où une diminution des surfaces cette année. Les légumineuses sont aussi confrontées à des problèmes de ravageurs du fait de l’arrêt des néonicotinoïdes.

En betteraves semences, la production devrait également régresser, par anticipation de la baisse l’an prochain des surfaces de betteraves du fait de la crise du sucre. Mais la baisse devrait être moins que forte que celle attendue pour les betteraves racine car les semenciers exportent une partie de leurs semences vers les pays tiers. En 2018, les surfaces de multiplication de betteraves semences étaient de 5 900 ha. L’arrêt des néonicotinoïdes pose de graves problèmes sur les betteraves porte-graines.

Pour les potagères, la Fnams annonce une baisse en oignons, carottes, crucifères. Un fort développement est toutefois observé en légumes secs (lentilles et pois chiche). Au total, les surfaces de potagères multipliées atteignaient 25 800 ha.

Le maïs serait, lui, en progression, à 66 500 ha en 2019, tout comme les oléagineux (40 400 ha cette année).

Le boom du bio

La nouveauté vient aussi de la progression attendue pour les productions de semences biologiques. Déjà en 2018, les surfaces multipliées avaient bondi de 30 % par rapport à 2017 pour atteindre 11 000 ha au total (dont 5 600 ha en céréales, 2 200 ha en fourragères, 800 ha en maïs et sorgho, 250 ha en oléagineux, 300 ha en pommes de terre, 830 ha en potagères et florales, 800 ha en protéagineux).

« Il s’agit d’un vrai virage lié à une volonté politique », analyse Jean Albert Fougereux, directeur technique de la Fnams. L’Inao a en effet proposé de sortir du système dérogatoire auparavant mis en place pour l’utilisation de semences à destination des agriculteurs bio. Depuis le 1er juillet 2018, le blé et le triticale sont sortis de ce système dérogatoire, et d’autres espèces devraient bientôt les rejoindre, tirant vers le haut les plans de production de semences (seigle et orge en 2019, luzerne et soja en 2021…).